Les Mouvements Bilatéraux
Les techniques de mouvements alternatifs et oculaires sont de plus en plus pratiquées et leur efficacité reconnue. Il existe deux techniques de base qui se sont fait connaître.
Elles proviennent toutes les deux des USA.
La première, la plus connue s’appelle l’E.M.D.R. qui signifie Eye Movement Desensitization and Reprocessing a été créée en 1987 par Francine Shapiro. Doctorante en lettres, elle s’intéressera à la psychologie suite à de graves problèmes personnels de santé. Elle explore la méditation, l’hypnose éricksonienne et la PNL, deviendra chercheuse associée au Mental Research Insitute de Palo Alto. Elle expérimente un peu par hasard sur elle-même puis sur d’autres, l’effet de mouvements oculaires sur les pensées négatives et traumatiques. Elle se rapproche d’acteurs importants des thérapies cognitives et comportementales et développe son modèle EMDR en 1990.
La seconde, l’I.M.O. qui signifie Intégration par les Mouvements Oculaires (ou EMI – Eyes Movement Integration en anglais), cousine de l’EMDR, a été créée en 1989 par Connirae et Steve Andreas, de Boulder, au Colorado. La psychologue canadienne Danie Beaulieu a par la suite raffiné la technique, notamment en y ajoutant des éléments de la thérapie d’Impact puis l’a développé partout dans le monde en publiant le premier ouvrage sur le sujet (Beaulieu, 2003), lequel ouvrage a reçu l’aval des fondateurs.
L’I.M.O. comme l’E.M.D.R. (Eyes Movement Desensitization & Reprocessing) utilisent, la stimulation sensorielle des deux côtés du corps, par le mouvement des yeux ou par des stimulations auditifs ou cutanés. Ces pratiques agissent selon la capacité du cerveau à retraiter l’information à un niveau inconscient et offre la possibilité à l’actient (le patient devenu acteur) d’être soulagé et débarrassé des souvenirs traumatisants. Elles peuvent également être utilisées dans le traitement de plusieurs autres désordres psychologiques comme les phobies ou certains états dépressifs.
Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore.
La thérapie par les Mouvements Bilatéraux (qu’ils soient auditifs, tactiles ou oculaires) est issue du tissage entre l'hypnose éricksonienne, la thérapie stratégique et l’E.M.D.R / I.M.O. Il s'agit d'un modèle intégratif d'hypnose fractionnée qui associe d'une part une stratégie de traitement et des stimulations bilatérales d'autre part. Elle est principalement adaptée au travail sur le vécu d'une détresse. La détresse étant un vécu négatif, impactant le corps et l'esprit avec une intensité importante et récurrente voir permanente.
En sachant que chacun a des ressources qui peuvent être mobilisées, le travail consiste à activer les réseaux neurologiques inconscients, à désensibiliser la cognition négative et par tissage à réassocier une cognition positive à neutre. Dès lors, les Mouvements Bilatéraux vont « mélanger » et intégrer les différentes sensorialités du souvenir au sein du corps et du psychisme de l’individu plus « unifié », intégré et réassocié. La charge émotionnelle associée aux souvenirs traumatiques, diminue significativement en peu de temps comme si ce qui avait été vécu comme traumatisant s’éloignait, se diluait dans l’espace et dans le temps.
A qui s’adresse ce type de traitement ?
C’est dans un plan de thérapie brève intégrative que les Mouvements Bilatéraux s’adressent à toute personne (de l’enfant à l’adulte) souhaitant être soulagée de perturbations émotionnelles généralement liées à une mémoire active vécue comme traumatisante. Il peut s’agir de traumatismes clairs, comme des violences physiques et psychologiques, des abus sexuels, des décès, des évènements effrayants... Mais il peut aussi s’agir d'événements de vie difficiles, qui ont été refoulés et peuvent être la source d’émotions ou de comportements inadaptés dans la vie quotidienne (enfance perturbée, séparations, fausses couches et IVG, difficultés professionnelles, etc...).
Dès lors que ces perturbations émotionnelles s’expriment sous diverses formes : irritabilité, angoisse, cauchemars, tendance à l’isolement, état dépressif, comportement agité voire violent, douleurs physiques, somatisations, régression chez l’enfant... D’autres troubles psychologiques relèvent aussi, dans certains cas, de traumatismes récents ou anciens, parfois inconscients : dépression, addictions, troubles du comportement alimentaire, attaques de panique, phobies...
Cette pratique thérapeutique permet de débloquer les mécanismes naturels de traitement de l’information, et ainsi le traumatisme, ou la situation vécue comme tel, peut enfin être retraité (ou digéré), même de nombreuses années après.